Interview « E.A.R.L du Grand Chemin »

«Valoriser la filière et les productions agricoles locales.»

Direction Vomécourt où nous retrouvons Bertrand Choley, Maire de la commune et chef d’exploitation agricole « E.A.R.L. du Grand Chemin ». Soucieux de fournir au consommateur des produits de qualité et de préserver l’environnement, il a fait le choix de convertir toute sa production en bio en 2016. Il nous fait visiter sa ferme au cœur du village.

>> Retour sur son témoignage :

Que produisez-vous ?

[Bertrand Choley] : Vous êtes ici sur une exploitation de 185 hectares totalement reconvertie en bio. Je suis connu sur Rambervillers pour mes lentilles. Elles représentent une petite partie de ma production mais c ‘est la plus emblématique. Ces dernières sont disponibles au magasin Physalis Primeur, au Point Vert à Rambervillers et via Franck MANGEOLLE, Maraîcher « Tom’pouss » à Autrey. Je vends aussi ma production directement à la ferme sur rendez-vous.

Je produis également du triticale, destiné à nourrir les animaux d’éleveurs, ainsi que du soja, de l’avoine, du blé et du seigle.

Le soja, habituellement cultivé en Amérique latine, pousse très bien sur nos terres. Ce produit est intéressant pour sa teneur en protéine, il est cultivé chez nous pour une alimentation humaine et animale.

Je fais partie des 8 agriculteurs qui ont décidé de se regrouper au sein de Colorénergie. Nous utilisons une presse à l’huile en commun pour triturer le colza et fabriquer de l’huile 1ère pression à froid.

Pourquoi avoir choisi de convertir votre exploitation en bio ?

[Bertrand Choley] : Cela fait longtemps que je voulais passer à la culture bio mais à l’époque c’était pointé du doigt et la reconversion était plus difficile d’accès. Aujourd’hui, le consommateur a changé ses habitudes alimentaires et se dirige vers l’achat de produits locaux, issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement.

C’est un système de production durable et réfléchi, qui nécessite un changement total d’exploitation, ce n’est plus du tout la même que dans une agriculture conventionnelle. C’est également un défi agronomique à relever !

J’adhère à une coopérative 100% bio « Probiolor » qui travaille sur la Région Grand Est. Elle assure le lien commercial entre le producteur et le transformateur.

Que pensez-vous de la marque de territoire ?

[Bertrand Choley] : J’ai assisté à la naissance de la marque en 2019 grâce au Club, Rambervillers Territoire d’Entreprises dont je fais partie. Nous avons la chance d’être appuyé par les élus et par la Communauté de Communes qui s’engage fortement dans le développement économique et dans l’animation du territoire. A travers cette marque, les Jeunes Agriculteurs de Rambervillers ont organisé des marchés festifs et ont valorisé les produits du terroir auprès des consommateurs ! L’agriculture assure un rôle important sur notre secteur, cette marque va nous permettre de développer et de valoriser la filière et les productions agricoles locales.

C’est désormais un emblème commun que nous devons, tous ensemble, partager, faire vivre et qui contribue à la renommée de la Région de Rambervillers.

Comment envisagez-vous l’avenir dans votre village ?

[Bertrand Choley] : Encore une fois, je prête une attention particulière à l’écologie et je m’intéresse fortement au développement durable. Je souhaite continuer à diriger mon exploitation dans ce sens. C’est pourquoi, j’ai fait appel à un bureau d’étude pour rendre ma ferme totalement autonome en énergie avec notamment la pause de panneaux photovoltaïques.

Je vais aussi destiner 3 hectares de mon exploitation à la culture du tournesol. La production sera transformée et consommée en huile.